Gérald Dewinter, l’homme-orchestre
Gérald nous a quittés ce 8 mai 2021 par un matin ensoleillé, le jour où, en Belgique, les terrasses allaient rouvrir. Qui sait s’il ne comptait pas aller retrouver ce midi-là ses copains du « Waterloo Tennis » où, avant la pandémie, il avait ses habitudes ? Gérald est parti sans crier gare, avec la discrétion qu’on lui connaissait, à son bureau, au moment où il se disposait probablement à répondre aux messages arrivés la veille.
Les Amis de Hergé le connaissaient d’abord en tant que secrétaire de leur Association, une tâche essentielle qu’il accomplissait avec passion et dévouement. Avec un évident plaisir aussi, ce qui explique sa disponibilité et sa gentillesse à l’égard des membres et son souci de leur donner satisfaction.
Pour ma part, j’ai pu mesurer pendant un quart de siècle ses énormes qualités humaines, notamment en réalisant au quotidien, avec lui, la revue semestrielle de l’Association. C’est lui qui recevait la plupart des propositions d’articles ; je m’occupais de leur sélection, de leur mise en page et de leur iconographie. Il assurait la liaison avec l’imprimeur et veillait à tout. Il avait tissé avec la société Moulinsart, représentant l’ayant droit d’Hergé, une relation chaleureuse et harmonieuse. Avec une équipe de bénévoles, il assurait également l’expédition de la revue et de nos autres publications aux quatre coins du monde.
Mais il n’était pas que la cheville ouvrière de notre revue. J’ai évoqué un homme-orchestre : c’est ce qu’il était, car il était au courant de tout, et prêtait son concours à chacun des responsables qui, au sein de l’Association, œuvrent dans leur domaine : l’organisation de l’Assemblée générale, la gestion du stock de nos publications, la préparation de nos hors-série, la confection du bilan annuel, le suivi de nos statistiques… pour ne prendre que quelques exemples. Gérald était ingénieur, rien ne lui faisait peur : il avait toujours la solution.
Membre des Amis de Hergé depuis l’origine, il en était devenu la mémoire. J’oserais dire qu’il en était aussi la conscience, tant le devenir de l’Association lui tenait à cœur. Il était toujours à l’écoute et se montrait en toutes circonstances avisé et réfléchi. Pragmatique et bienveillant à l’égard de tous, il était toujours de bon conseil. Mais il ne se poussait pas du col, il ne cherchait jamais à se mettre en avant. Il agissait simplement et trouvait une vraie satisfaction dans les relations chaleureuses qu’il nouait avec tous. Son efficacité et son intelligence nous apportaient mieux qu’une assurance : la sécurité. Son décès inopiné est donc un choc. La perte est immense. Il est évident qu’on ne pourra le remplacer.
Simplement, on va devoir s’adapter, parer au plus pressé et réinventer notre fonctionnement.
C’est un immense merci que je veux adresser ici à Gérald, au nom des administrateurs et des membres de l’Association. Nos pensées affectueuses vont aussi vers Suzanne et les membres de leur famille.
Philippe GODDIN
Président
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